Et si la sincérité émaillait les discours du président Paul Biya !
DAOUDA MBOUOBOUO
"La norme est devenue l'écart et l'écart la norme"Hubert Mono Ndjana
Ceux qui sont vertueux de la vrai vertu, dont nous mourons d'admiration au quotidien, peut-être de ce que le bon côté de la prescience avait arrêté, peut-être d'une pure et simple expression de la démocratie ! Ceux qui sont ainsi auréolés peut-être des dialogues que Diderot construisit entre Jacques le Fataliste et son maître, ont-ils préféré, a contrario, de se transmuer en lamineurs patentés des nations ? Ont-ils opté de réduire à sa plus simple expression la considération de la république ? Ont-ils pris le camp de ceux qui ne peuvent que jouer des acteurs du théâtre du secret de Polichinelle ? Nous réalisons dans cette endurance ce que nous culbutons sur la dure existence.
1) Paul Biya, un parcours scolaire réussi dont la fonction de chef d'Etat ne surprend personne.
Après un parcours scolaire d'une rigueur presque funambulesque, dans la discrétion ainsi que dit Mattei dans Code Biya nous ne pouvons qu'y voir un personnage coiffé. De 1948, à l'école de Nden au 6 novembre 1982, à la présidence de la république, voici une vraie démonstration de la gestuelle d'un bretteur.
2) Paul Biya, son caractère (mentalité)
L'homme de Mvomeka'a, d'apparence niaise, pourtant focalisée dans un personnage d'un esprit d'airain, intrépide, n'avait jamais, de tout son temps d'hibernation sous Ahidjo, cesser de ruminer la dénonciation de tout comportement s'étant rendu aux antipodes d'avec sa formation. Voici comment il interpelle, de ses discours qu'il dit depuis qu'on lui remit entre les mains le timon de l'Etat. De cette allure il semblait ainsi réveiller en les Camerounais tout ce qui sommeillait en eux du temps de la première république qui finalement n'était pas si médiocre.
L'homme du renouveau est donc houppé de tous les espoirs des Camerounais au lendemain du 6 novembre 1982. Outre Renouveau, il est venu consolider le lexique de ses concitoyens de la nation monde des mots Rigueur et Moralisation des comportements. La mode vestimentaire de cette époque là, celle qui tournoyait dans le ciel des Camerounais s'appelait yéyé.
3) La crise économique qui vient casser l'essor des camerounais
Malheureusement la joie et l'allégresse de ces temps-là comme d'or ne vivront que d'un temps de précarité puisque les temps durs donnaient déjà l'alerte. L'économie camerounaise et donc celle du village planétaire s'était rendue à son marasme. C'est la figuration de la fin des années 80. C'est ainsi qu'en janvier 1987, au cours d'une interview télévisée accordée au fameux journaliste de la Cameroon Radio and Television CRTV de cette époque, Eric Chingé,Charles Ndongo, le président demanda aux camerounais d'apprendre à retrousser les manches. Ce discours n'ira pas tout de suite jusqu'à son retentissement de ce que les habitudes ne se guérissent pas de leur incrustation comme des maladies. Le standing de vie demeura du statuquo de l'observation des habitations de ceux qui se réclament de la bourgeoisie. Le même panoramique se lisait des yeux des rustres qui s'émerveillaient des excursions des weekends, des citadins. Les camionnettes de sacs gonflés de tous les viatiques des commodités du monde étaient aussi des faces visibles de cet iceberg. Les employés de l'Etat s'en allaient à vau-l'eau gravant malencontreusement la grenouille, dans toutes les voluptés, dans toutes les complaisances.
Les premiers cris de douleurs se firent entendre avec la tonsure des salaires de l'étau des institutions de Bretton woods en 1989 et 1991, mesures qui aboutiront à la dévaluation du franc CFA, le 12 janvier 1994.
Le premier code apportant l'organisation et le fonctionnement des entreprises publiques et parapubliques vit aussi le jour en 1995. On comprit donc que le chef d'Etat s'était comporté en prophète malgré lui. Le code, il faut le souligner, apporta une flopée de dispositions portant assainissement de la gestion des entreprises puisant jusque-là de près ou de loin dans le grenier de l'Etat. Les prémices dans cette politique de défeuillaison étaient les présidents des Conseils d'Administrations qui devaient répondre de là d'un seul poste de travail.
Comme d'une séance d'aspergès, on obligea l'appareil étatique largua comme des amarres des mesures drastiques. On supprima les téléphones dans les domiciles des fonctionnaires, on mit fin aux contrats des logements des fonctionnaires… L'Etat raidit son cœur pour tout ce qui pouvait être interprété de dispensable, tout ce qui pouvait esquinter l'appréhension de la rentabilité.
4) La corruption des mœurs des camerounais ;
Ceux qui ont traversé cette rude épreuve ont toujours en idée le feuilleton du nocher du fleuve de l'enfer. On devait donc souffrir obligatoirement s'il fallait atteindre les limbes. Cette période dont on devait s'apitoyer les uns sur les autres est stigmatisée par le rançonnement des usagers dans les paieries de l'Etat. C'était une période du ministre éponyme Antoine Ntsimi. Aucun paiement du Net à percevoir ne s'effectuait des caisses de l'Etat sans extraction a priori de 20 ou 30 %. On usait de tous les soupapes, de tous les décalaminages, possibles. Dans cette faune de fonctionnaires, on cherchait à tue-tête, pour faire fonctionner sa maisonnée. On ne se retenait même pas de marchander ses droits des congés annuels. Les trésoriers payeurs et tous ceux qui travaillent en satellites se comportaient en brouteurs dans ce nouveau pré carré. La clique des commerçants dont la naïveté chaque jour fragilisait se contentait de mépriser au départ les fonctionnaires. Ils ne comprirent que plus tard que ceux dont les salaires furent guillotinés sans préalable étaient des maillons importants dans la chaîne de la collecte des recettes. Ils ne comprirent que plus tard que l'endurance imposée aux fonctionnaires était un plat dont toute la nation devait se gaver.
Ça grouillait donc de partout. On signalait le crash. Ce n'était pas pour qu'on se rappelât les aéronefs en perte de vitesses. Il s'agissait plutôt de la colère du marasme économique et financier. L'espoir des populations s'était réduit à sa plus simple expression. Le président de la république, de son élan paternaliste s'était donné une responsabilité vis-à-vis de la nation. Il s'élevait donc des différentes fêtes nationales pour rebander la confiance populaire, pour amener tous ceux qui tirent les ficelles du jeu à descendre dans l'arène, à y aller d'une main de sobriété.
5) La régulation par Paul Biya.
Dans tout ce remue ménage ce qui devait se comporter plus tard en une gangrène trôna. On parla de corruption à grande échelle, d'un mouvement ascendant et totalitaire. Voici ce qui fait que le président Paul Biya s'interpose en arbitre. Il fallait qu'il utilisât la liberté de la justice. Il baptisa opération épervier le mécanisme de déguerpissement de tous ceux qui plongeaient leurs mains déloyalement dans le silo de la nation. Il s'agissait selon le professeur des universités Hubert Mono Ndjana, de la dépravation des mœurs lorsqu'il dit dans une intervention à la Cameroun radio and television CRTV en fracas que nous vivons dans une société où : "la norme est devenue l'écart et l'écart la norme." Cette observation plonge dans les idées d'un capitalisme d'apartheid. L'incarcération en septembre 1999 de Pierre Désiré Engo, ce sudiste, Directeur de la Caisse nationale de Prévoyance sociale, ancien ministre en est un exemple vibrant. Tous les secteurs de l'économie furent ébranlés. On ne pouvait qu'évoquer le ratissage d'une soupe volante sous le ciel Camerounais. Voici une preuve que le président entend tirer le taureau par les cornes. Or il faut bien que le revenu national soit équitablement réparti entre tous ceux qui capitalisent leurs efforts pour matérialiser la production. L'opération épervier au fur du temps s'est désagrégée au point où, bien des sceptiques se posent des questions quant à son objectivité tant la liste qui est loin d'être exhaustive est longue ;Edouard Etonde Ekotto,Forjidam,Giles Roger Belinga,Yves Michel Fotso,Jean Baptiste Guini Effa,Odong Dong Charles Metouck,Booto a'Gon,Marie Thérese Abena,Titus Edzoa,Mounchipou Seidou,Abah Abah Polycarpe,Urbain Olanguena Awono,Haman Adama,Alphonse Siyam Siewe,Atangana Mebara Jean Marie, Marafa Hamidou Yaya,Inoni Ephraïm…Et si le président Biya était vraiment sincère !
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